Identifier les postes clés d’émissions dans un envoi postal
Pour établir un bilan carbone postal pertinent, il convient d’identifier avec précision les différents postes qui génèrent des émissions de carbone. Bien souvent, on se concentre à tort uniquement sur le transport du courrier. Or, la production de papier, la fabrication et le conditionnement des emballages comptent également pour une part significative des émissions globales. Dans un schéma simplifié, on peut regrouper les principales sources d’émissions en quatre catégories : la conception et la production des supports (papier, enveloppes, encres, etc.), le transport et la distribution des courriers, la consommation d’énergie des bâtiments et machines (tri, stockage, acheminement logistique), et la fin de vie du produit (recyclage, incinération, ou pire, mise en décharge).
En France, la production d’une tonne de papier vierge peut émettre entre 1 et 2 tonnes de CO₂, selon le type de pâte à papier et les procédés de fabrication. Les chiffres peuvent varier d’un pays à l’autre, car la production papier n’est pas toujours réalisée localement. En outre, le transport des matières premières (bois, fibres recyclées) vers les sites de production ajoute également à l’empreinte carbone totale. De plus, l’enveloppe ou l’emballage qui protège le courrier est souvent constitué de plusieurs matériaux (papier couché, plastiques dédiés aux fenêtres d’adresses, adhésifs). Au transport de la lettre elle-même, s’ajoutent donc l’impact de ces différents matériaux et l’empreinte carbone associée à leur production. Connaître ces informations permet de se rendre compte qu’un simple courrier va bien au-delà du timbre apposé sur l’enveloppe.
Le rôle du tri automatisé et de la distribution
Lorsque le courrier est posté, il peut parcourir une longue chaîne de déplacements. Les lettres et colis transitent par des centres de tri, souvent alimentés par des machines sophistiquées exigeant de l’énergie, avant d’être distribués par un réseau de véhicules (camions, utilitaires, scooters, vélos, etc.). Certaines entreprises postales investissent désormais dans des flottes électriques ou des carburants alternatifs, réduisant l’intensité carbone par kilomètre. Néanmoins, l’acheminement du courrier reste un facteur significatif d’émissions, surtout dans les zones rurales ou montagneuses nécessitant des trajets plus longs. L’utilisation de plusieurs plateformes intermédiaires contribue également à accroître le total d’émissions, car chaque déplacement s’ajoute au précédent. Un envoi regroupé ou rationalisé permet de limiter l’empreinte carbone globale d’une lettre, en optimisant la logistique.
Selon différentes estimations, la phase de transport et de distribution peut représenter de 30 % à 60 % de l’empreinte carbone d’un envoi standard. Cela dépend notamment de la distance à parcourir, du mode de transport privilégié, et du niveau d’automatisation ou d’électrification des chaînes logistiques. Les processus informatiques et mécaniques de tri sont également énergivores, bien qu’en perpétuelle amélioration d’efficacité. Ainsi, plus un courrier connaît d’étapes de traitement, plus son bilan carbone augmente. C’est l’une des raisons pour lesquelles un envoi local ou un envoi groupé de plusieurs courriers peut considérablement abaisser les émissions totales par lettre ou par colis.